Deux fois par mois, nous sillonnons les rues de Paris sur plusieurs secteurs : Châtelet, République, Gare de Lyon, Saint Michel, Saint Lazare et Montparnasse.
Dans notre sac à dos : un paquet de jovialité, de l'amour en pagaille, plein de sujets de conversation et aussi du café fait maison à distribuer sans modération.

À travers nos actions de sensibilisation, nous souhaitons alerter toutes les générations au danger de l'exclusion, de la discrimination et de la solitude.
Nous permettons ainsi aux élèves d'échanger sur ce sujet de manière ludique afin d'instaurer un dialogue avec les enfants autour de la notion de la solidarité.

Au fil des maraudes, nous faisons des rencontres précieuses et passionnantes. Parfois, ces rencontres sont brèves, le temps d'un café mais le plus souvent elle sont exaltantes et riches. Riches en émotions, en connaissances et en expériences. Elles sont tout simplement riches. Cela semble t-il paradoxal au vu du sujet ? C'est tout le contraire, mais pour le découvrir et le comprendre, il faut venir avec nous sur le terrain.

En guise de manifeste pour célébrer ses dix ans d’existence, La Rue Tourne parlera d’empathie, un outil accessible à tout le monde dont la dimension politique est pourtant immense.
Lorsque La Rue Tourne s’est mise en marche, elle a rapidement constaté que ce qui manquait cruellement aux personnes sans-abri tout en étant pleinement à la portée de ses membres, c’était l’empathie. En la nommant et en l’analysant, l’association espère - plus ou moins secrètement - contribuer à une transformation profonde de la société. Cette émotion est le point de départ essentiel pour rendre vivable des situations qui le sont difficilement ; mais elle est trop souvent, et de manière systémique, refusée à celles et ceux qui vivent dans la plus grande précarité, qu’on estime de leur ressort.
En privant les gens d’empathie, on rend possible l’ostracisation et on empêche la roue de tourner.
C’est pourquoi La Rue Tourne place l’empathie au cœur de son action et en fait le manifeste célébratoire de sa première décennie.